
QUEENS
Finir en beauté un voyage immense. Un an putain. Boire et fumer, parler. Être en compagnie de Carolina, de Markus et les autres qui viennent et repartent de cet endroit qui tombe en ruine. La petite arrière-cour est animée le soir, ça parle philosophie, ça s’embrouille, ça parle dialecte de Harlem et espagnol. Oui parce que le Queens, c’est revenir un peu à l’ambiance mexicaine. Les mêmes vendeurs à la sauvette dans la rue, quelques mangues, les jus de coco frais et bien sucrés.
Rencontre avec un irlandais expatrié. À vouloir m’habituer, New York m’a rendu orgueilleuse, sûre de moi sur l’extérieur mais quasi détruite à l’intérieur. Je l’envoie dans les roses, sans vraiment m’en rendre compte. Il ressemblait à Spiker de Cowboy Bepop. Une série que je regarde en boucle le jour, dans ma petite chambre. C’est la canicule. La nuit, la fraicheur apporte plus de calme dans l’esprit. Incroyable péripétie mentale, spatiale.
Je continue à faire deux heures de métro pour continuer le yoga dans ce chouette studio de Manhattan, et je respire ma liberté. J'utilise mon temps à ma façon. Déroutante. Impossible de faire cela plus d'une semaine. La sociabilité et l'incompréhension des autres finit par heurter mon mode de pensée lui-même et je perds le contrôle.
Lui, toujours en escapade, tombe malade à chaque fois que ce serait possible de le voir. Tant pis. Une action manquée qui me semble claire. Je vais faire mon deuil jusqu'à la prochaine fois, où quand je le reverrai, je serai complète, source d'inspiration à mon tour.


OTTAWA
Détour par chez Claudie, rencontrée six mois plus tôt en Thaïlande.
Je suis en passe de commencer une nouvelle carrière. Cet appel instinctif. Recommencer l’école.
Claudie est massothérapeute. Le gouvernement canadien n’a pas grande indulgence pour les médecines et techniques de soulagement parallèle. Difficile d’en vivre, et légitimement. Comme aux Etats-Unis, la médecine classique des laboratoires pharmaceutiques pense pouvoir gérer la santé de l’humain, leur faisant oublier de se connaître eux-mêmes. Mais de plus en plus de canadiens ne tournent vers des solutions non remboursées mais naturelles : les huiles essentielles, les plantes, les compléments alimentaires… À leur dépends et dépenses.
Nous avons de grandes discussions sur les instants de synchronicité, sur les coïncidences qui n’en sont pas, sur les rencontres qui marquent la vie. Celle-ci n'en est-elle pas une si belle preuve ?
Ma première poutine -plutôt excellente quand on meure de faim !-, une exposition remplie de legos© stylés, une fille et une petite fille adorables. Ces moments avec elle me rappellent la nature de l'Éveil, du retour à un environnement déjà plus sain, plus doux.
Assises toutes deux sur un banc surplombant un quartier de Gatineau, un vent extrêmement doux souffle, ouvre mes poumons, réveille mes sens. L'odeur de la nuit est si agréable. Le temps passé dans les grandes villes, le bruit de la foule, le bruit de la vie citadine... tous ces déchets sonores qui m'ont fait oublier la puissance du silence et du murmure divin de la Nature.
See you space cowboy.

Tout s'achève dans une harmonie complète.
Retour à Paris. Il pleut... Pas envie.
Détour de folie par Amsterdam. Soirées. Festivals. Murtada. Bienveillance, musique, danse.
Synchronicité.
Je n'ai plus envie de rentrer. J'ai envie de rentrer. Le temps en France sera long, sera beau, sera constructif, passionnant.
Mais c'est l'aventure, la surprise et le changement qui m'attend. Et toute ma vie, je suivrai ce dont il est essentiel d'écouter. Pour accéder à l'Éveil, à l'amour, à l'entraide et à la joie.
Tels sont mes préceptes. Telle est ma vraie vie.
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