3.2 L'écoute interne

learngrowlove
5 avr. 2018
3 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 mars 2021

Qui n’a jamais dit « jamais » et a finalement fait le contraire ?

Pour m’amuser après cette prise de conscience lucide, j’ai fait une liste des ‘jamais’ que je m’étais fixés mais où j’ai dû changer d’avis. La liste est longue…

Par sécurité ? Par peur ? Par principe (débile ou moral) ? Pourquoi dit-on ‘jamais’ ?

Parce que les principes, la sécurité ou la peur ne sont pas forcément des excuses. Selon notre personnalité, nos besoins de changements ou de structures stables, à la longue beaucoup d’entre nous se sont déjà dit ‘merde’.

Merde de la pression que je ne me serais jamais mise à cause de certain-e-s

Merde des décisions que je ne peux pas prendre si j’écoute et je me laisse influencer par les autres.

Merde, je ne peux plus me forcer dans cette situation, c’est fini, je dois changer quelque chose.

Alors c’est à ce moment-là que l’on s’arrange avec ce que l’on a, là où l’on est, pour améliorer le quotidien et les choses qui se passent dans notre vie. Retrouver un équilibre.

(Par exemple quitter un endroit, abandonner des gens en route, bouger, s’essouffler, travailler son corps, voyager, s’inscrire quelque part…)

S’inspirer des autres, refuser d’être impressionnée (et de se comparer) avant d’avoir pu réaliser ce qui nous rend fier.

S’inspirer de livres, d’odeurs, de vécus, de films ; trouver un restant de motivation en fond de tiroir, l’accepter, fermer l’écran, éteindre le téléphone et regarder le monde en vrai, sans préjugés ni jugements, sans attentes.

Patiemment, ouvrir les ailes. J’ai dit patiemment.

Je reconnais une fois de plus que les beaux discours n’ont pas lieu d’être, car il faut agir, vivre et acquérir de l’expérience pour mieux se connaître. Du coup j’arrête là, parce que le travail d’application est laborieux, le quotidien est si différent des mots, pourtant, on sait quand il vaut la peine de se forcer. Je suis convaincue que ce travail se fait à tout âge.

Grâce à ces deux mois et demi en Asie du Sud-Est, je peux néanmoins me permettre d’écrire cela, de trouver les mots sur des résultats que j’ai la chance d'attester. Car à un moment donné, j’ai pris mes couilles (oui), je me suis bouchée les oreilles et je suis partie pile à l’endroit où j’avais l’intention d’aller, ‘juste comme ça’. Parce que c’était ce que je voulais faire. Masser en Thaïlande, aider au Cambodge, méditer au Vietnam. C’est tout.

Bien sûr, j’ai pris des risques à aller à moitié aveugle dans un endroit sans garantie de résultats…

Car ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’assouvissement de l’idée… mais l’expérience. Dubitative autant qu’inoubliable.

Jusqu’ici dans ma vie, j’ai peu écouté ma voix, je n’ai jamais trouvé ‘ma voie’ non plus. Et inconsciemment, quand j’ai fini par dire merde, j’ai vu une sorte de chemin. C’était dur au début mais j’ai pu savourer mon choix par la suite, fierté nichée dans un sourire en coin. Ma prise de risque, mes doutes abominables qui m’ont fait écrire quarante pages : dans ces moments-là, le ciel m’a aidé comme jamais et c’est incroyable la façon dont tout coïncide. Mais je l’ai déjà dit un jour, il n’y a pas de coïncidences.

En vrai sur deux mois et demi, il y a eu deux semaines et demi de ‘bonheur’. Le reste n’était que doutes, regrets de ne pas avoir pu s’écouter au temps t, trajets interminables, nouvelles idées, illusions, questionnements ou rester neutre, re-doutes, semblant de certitudes, découvertes-éveil et bonheur enfin. Une jolie vague, dent de scie comme dirait maman, c’est par là qu’on passe pour apprendre.

Je n’ai pas envie de raconter dans les détails ce qui m’amène à ce discours, mais cette partie du voyage à la base ‘pour voir ce que les autres aiment dans ces quelques endroits’ m’a appris au plus concret ce que c’est de s’écouter, pourquoi ça n’est ni égoïste ni altruiste, mais pourquoi c’est important de le faire, surtout pendant la 20aine.

Il ne s'agit pas non plus de chercher à se faire confiance. La confiance est un autre sujet variable et compliqué. Juste s'écouter et savoir précisément, grâce à cette voix, ce qui est le plus juste et le mieux à ce moment-là. Tester ses limites corporelles ou mentales si la situation est propice, savoir dire non, savoir dire stop ou au contraire, pousser la performance.

Et tout le monde le sait. Parfois s’en fout. Dire merde, et en faire l’expérience, c’est la vie.